La perception que chacun a du temps est le plus souvent singulièrement perturbée. C’est le domaine où l’on voit le mieux ce décalage constant entre la réalité et la succession des événements, entre la réalité et ce que Lacan appelle réel. Le cinéma en joue avec ce qu’on appelle le flashback et toutes les distorsions du temps ou de l’espace-temps auxquelles la science-fiction nous a accoutumés. Et le temps dans la psychanalyse?? Il prend bien des formes?; on tente de saisir comment se répartissent d’un côté le temps qui passe inexorablement et de l’autre le temps que chacun réorganise à son gré, ou plutôt en fonction de ce que son histoire lui impose de retenir. Le signifiant commande cette distribution du temps. L’inconscient selon Freud ne connaît pas le temps. Lacan en fait un concept hors temps et tente d’en construire la logique. C’est ainsi que le temps logique sera mis à contribution, sorte de fil conducteur de l’enseignement de Lacan, le désir et ses contradictions à l’épreuve d’articulations qui vont de Hegel à Hamlet en passant par le suspens chez Hitchcock.