« Catin », « créature de l’enfer », « garce autrichienne » : les injurescontre Marie-Antoinette ont fleuri durant ses dix-neuf années passéesà Versailles. La violence des caricatures, des pamphlets etdes chansons de l’époque semble à peine croyable aujourd’hui.Fille de Marie-Thérèse d’Autriche, mariée en 1770 pour des raisonspolitiques au futur Louis XVI, la reine est considérée comme« le fléau et la sangsue des Français ». Elle est guillotinée le16 octobre 1793 sous les vivats du peuple en Révolution et, depuislors, sa mémoire oscille entre haine et dévotion, de l’étrangèreintrigante pour la France républicaine du XIXe siècle à la figurede jeune femme coquette et incomprise qu’elle incarne de nos jours.S’appuyant sur une riche iconographie, l’historienne Annie Dupratdémêle les représentations contrastées de la postérité deMarie-Antoinette, devenue malgré elle « la Lady Di du XVIIIe siècle ».