Les œuvres littéraires médiévales restent, pour la plupart, méconnues du public cultivé, qui les considère volontiers comme un domaine réservé aux érudits et aux spécialistes. C'est là une situation d'autant plus regrettable et paradoxale qu'on sait assez l'attirance, voire la fascination, qu'exerce sur tant de nos contemporains tout ce qui touche à cette époque. Ne répond, trop souvent hélas, à cette attirance quasi instintive du public qu'un Moyen Âge de carton-pâte - films ou émissions télévisées de qualité médiocre, fêtes populaires où, à grand renfort de costumes, on s'ingénie à recréer l' "atmosphère médiévale". Sans doute le premier obstacle à un contact authentique avec les textes littéraires de notre Moyen Âge reste celui de la langue - cet ancien français dont on a d'ailleurs exagéré comme à plaisir la difficulté, qui n'est pas aussi grande que le laisseraient croire les imposants monuments d'érudition philologique auxquels il a donné naissance. Il faut, à cet égard, savoir gré aux médiévistes qui n'ont pas hésité à jouer la carte de la traduction en français moderne de ces œuvres vénérables... et oubliées. Ainsi en va-t-il de ces petits joyaux poétiques du xiie siècle - les Lais de Marie de France - dont Pierre Jonin nous a donné récemment une excellente traduction dans le but, écrit-il, "d'élargir le champ de pénétration d'une œuvre en la rendant accessible au plus grand nombre possible". C'est là une première étape, devenue indispensable et qui n'exclut pas d'ailleurs, dans un second temps, le recours au texte original. Mais il reste encore à débarrasser ces œuvres des bandelettes étouffantes dans lesquelles elles ont été trop longtemps maintenues sous la double influence d'une critique littéraire de type historique mal adaptée à ce genre de littérature et d'une certaine philologie qui ne voyait en elles que prétexte à exercices grammaticaux. Avec bien d'autre médiévistes d'aujourd'hui, nous pensons que ces œuvres ne sont pas à visiter comme des monuments archéologiques, témoins d'une civilisation et d'une pensée désormais révolues, mais qu'elles ont encore quelque chose à dire aux modernes que nous sommes, pour peu qu'on les aborde avec un esprit ouvert et disponible, qui ne se refuse pas aux modes de lecture de notre temps.
Collection : Senefiance
Publication : 14 mai 2014
Edition : 1ère édition
Intérieur : Noir & blanc
Support(s) : eBook [PDF + ePub + Mobipocket + WEB]
Contenu(s) : PDF, ePub, Mobipocket, WEB
Protection(s) : Marquage social (PDF), Marquage social (ePub), Marquage social (Mobipocket), DRM (WEB)
Taille(s) : 1,1 ko (PDF), 119 ko (ePub), 334 ko (Mobipocket), 1 octet (WEB)
Langue(s) : Français
Code(s) CLIL : 3643
EAN13 eBook [PDF + ePub + Mobipocket + WEB] : 9782821836846
EAN13 (papier) : 9782901104063
17,99 €
Jean Arrouye, Raphaela Averkorn, Carine Bouillot, Danielle Buschinger, Augustijn Callewaert, Françoise Clier Colombani, Dulce Maria Gonzalez Doreste, Jeanine Raidelet Galdeano, Valérie Fasseur, Valérie Gontero, Valérie Gonzalez, Jean-Guy Gouttebroze, Angelika Gross, Marie-Geneviève Grossel, Michelle Houdeville, Emmanuelle Klinka, Alain Labbé, Jean Lacroix, Jean-Pierre Leguay, Sabine Lehmann, Philippe Logié, Anne Martineau, André Moisan, Grace Neville, Manuel J. Peláez, Delphine Piraprez, Elena Llamas Pombo, Claire Rozier, Meritxell Simó, Mercedes Travieso Ganaza, Michèle Vauthier, Patricia Victorin
10,99 €
Francois Berier, Jean-Claude Bibolet, Danielle Buschinger, Jacques Chailley, Dominique Colombani, Micheline De Combarieu, Marie-Hélène Congourdeau, Chantai Connochie-Bourgne, Zaki Couss, Christiane Deluz, Robert Deschaux, Michel-Marie Dufeil, Paul-Albert Février, Gérard Gouiran, Jean-Guy Gouttebroze, Gérard Gros, Claire Kappler, Jean Larmat, Huguette Legros, Jean-Charles Payen, Alice Planche, Jeannine Quillet, Pierre Rezeau, Marguerite Rossi, Michel Salvat, Monique Santucci, Jean Subrenat, Jeanne Wathelet-Willem, Jacques De Caluwé
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