Le jaseur boréal est un oiseau chatoyant, mais c’est un oiseau de mauvais augure. Dans la tradition médiévale, il est censé annoncer le retour des trois malheurs ancestraux : la faim, la peste, la guerre. Partis de Sibérie, les jaseurs déferlèrent sur la France en janvier 1914… Manfred Opilio, le héros de ce roman, naît en Germanie, sous le règne d’Otton le Grand, vers 970. À plusieurs reprises, le jaseur boréal infléchit le cours de sa vie. D’abord élève dans une école monastique, le jeune Saxon se trouve finalement emporté dans la tumultueuse aventure des Vikings et, d’étape en étape, parvient sur le rivage américain, avec le fils d’Éric le Rouge, Leifr le Chanceux, qui aujourd’hui a sa statue à Boston. Ce récit, tantôt mystique tantôt sensuel, tantôt exaltant tantôt désespéré, pose l’éternelle interrogation de l’homme qui se veut libre face au chaos de l’histoire et au silence de Dieu. C’est aussi une peinture saisissante d’une civilisation peu connue, à la croisée de la nature et de la culture, de l’espace et du temps.