Un fjord, une lande immense, des hivers implacables, des oiseaux qui jouent et rejouent la symphonie du Grand Nord : tel est le cadre naturel grandiose qui sert de toile de fond aux convulsions politiques d’Odinsey. Cette chronique imaginaire d’une île qui ne l’est pas moins s’enracine pourtant dans une civilisation très typée, celle du Moyen Âge scandinave. La société aristocratique et païenne des sagas agonise. La victoire du christianisme et de l’ordre monarchique paraît inéluctable. Ginnarr, le dernier prince d’Odinsey, vit avec une serve ukrainienne un amour intense et sans issue. Le tableau serait désespéré si, dans la splendeur des paysages arctiques, les mythes primitifs ne resurgissaient sans cesse. Où qu’il vive, l’homme sera toujours un pionnier, un explorateur des confins. Le Grec Hérodote trace un chemin que prolonge le Viking Éric le Rouge. Ainsi ce récit bref, à la fois réaliste et symbolique, débouche-t-il sur une philosophie de la lucidité et du détachement qui, à travers le personnage de Stephan Arnarsson, annonce l’humanisme moderne.