Les débats éducatifs s’organisent souvent autour de « lieux communs ». Issus de la tradition pédagogique, repris par les discours officiels, relayés par les médias, ils constituent une « vulgate pédagogique » bien connue : « l’élève au centre », « le respect de l’enfant », « les méthodes actives » ou « l’individualisation de la formation » sont ainsi présentés comme des évidences… avant de devenir des lignes de clivage, voire des objets d’épiques batailles idéologiques.Mais, ces « lieux communs » sont rarement explicités et l’on se garde bien de chercher comment ils sont apparus, dans quels sens ils ont été mobilisés et quelles différences, voire divergences d’interprétation, ils recouvrent. Que signifie « respecter un enfant » ? Qu’est-ce qu’un « élève actif » ? Que faut-il « individualiser » dans l’éducation et la formation ?Aussi est-il absolument nécessaire de regarder de près le sens et la portée de ces expressions. Derrière leur apparente simplicité, elles cachent des partis pris souvent contradictoires. C’est pourquoi il faut en débusquer les significations et, derrière les slogans, chercher les concepts.C’est tout l’enjeu du livre de Philippe Meirieu : éclairer le pédagogue en lui permettant d’accéder aux véritables enjeux qui se cachent derrière les « lieux communs » pédagogiques. L’armer pour son métier, l’éclairer pour sa mission, lui fournir les « concepts clés » nécessaires pour mener à bien, le plus lucidement possible, l’entreprise éducative.