En 1609, Français et Indiens de la vallée du Saint-Laurent concrétisaient leur première alliance militaire. Pendant cent cinquante ans, d'incessantes guerres allaient opposer la Nouvelle-France aux Treize Colonies britanniques. En 1759, celles-ci, appuyées par un puissant effort militaire déployé par l'Angleterre, tentent un ultime assaut contre Québec.Ce nouvel affrontement a débuté dans la région de l'Ohio en 1754. Deux ans plus tard, une guerre entre l'Angleterre et la France donnait une dimension internationale au conflit. Pour les Américains, il s'agit d'une autre French and Indian War, pour les Européens, ce sera la guerre de Sept Ans, pour les Canadiens, elle deviendra la guerre de la Conquête.L'Amérique du Nord est un immense continent, mais pas assez considérable pour permettre la cohabitation et le développement de deux empires coloniaux, trop semblables, écrivait jadis l'historien Guy Frégault, pour ne pas convoiter les mêmes choses.Malgré une dramatique infériorité numérique, les forces franco-indiennes avaient commencé cette nouvelle guerre en accumulant les victoires. William Pitt, au pouvoir en Angleterre, en avait fait une affaire personnelle; il mit tout en oeuvre pour anéantir les forces françaises où qu'elles soient et appliqua un solide blocus sur l'Atlantique. De son côté, William Johnson, surintendant des Affaires indiennes, exploita la rareté des fameux présents pour fragiliser les alliances franco-indiennes. Il en fallait davantage pour convaincre l'ensemble des nations indiennes de tourner le dos aux Français ou, tout au moins, de s'installer dans une forme de neutralité. Ils seront près de 2000, souvent aux côtés des milices canadiennes, à affronter les Britanniques au moment du siège de Québec.L'année 1759 s'annonçait tout de même extrêmement difficile. Montcalm, le général français, confie ses craintes à son journal dès le 2 janvier. Il s'attend à une énorme offensive. Elle viendra sous la forme d'une armée de 10000 hommes placée sous les ordres du général James Wolfe, lequel est appuyé par l'amiral Charles Saunders qui mènera en face de Québec une escadre de près de deux cents navires.Plus d'une cinquantaine d'acteurs et de témoins ont laissé des écrits des événements de 1759 et 1760. Il est extrêmement émouvant de revivre avec eux les horreurs d'une guerre, de constater l'inévitable lot de misères et de prendre acte du courage des uns et des atrocités commises par les autres. Regroupés dans un seul et même document, sous forme d'une chronologie, ces témoignages ont une valeur indéniable. Il en résulte un ouvrage de référence absolument remarquable pour l'étude des décisions et des stratégies utilisées de part et d'autre.Jacques Lacoursière est reconnu comme l'un des meilleurs vulgarisateurs de l'histoire du Québec. Coauteur du Boréal Express, journal d'histoire du Canada et de Canada-Québec, synthèse historique, il s'est ensuite fait connaître par ses nombreuses participations à des émissions radiophoniques et télévisées, ainsi que par la publication de sa remarquable série Histoire populaire du Québec.Hélène Quimper détient une formation universitaire en histoire, en archivistique et en ethnologie. Depuis bientôt dix ans, elle exerce son métier d'historienne à la Commission des champs de bataille nationaux, à Québec. À travers ses activités de validation, de rédaction ou de conférences, ses recherches portent principalement sur l'histoire militaire de la colonie et, plus particulièrement, sur la guerre de Sept Ans.