Gorgé de sensations et de mots qui se bousculent pour les exprimer, partagé entre la sensibilité et l'automatisme, écartelé en quelque sorte entre l'angoisse de vivre et la conscience de la « littérature-potence », comme il dit, Christian Hervé-Forestier pratique une poésie du fragment et de la violence.Le débraillé parfois, l'obscur souvent, l'aident dans cette quête, qui est essentiellement une éthique : il attend une réponse des paysages extérieurs, tout comme de l'intime. Il y a du dadaïste en lui — par le cut-up, l'étrangeté, un côté précieux ou goguenard — mais il touche surtout par son humour noir, qui va de pair avec une grande sensualité.