Éros élégant, ardentes évocations des contours féminins, satire, portraits de genre, souvenirs — nourris d’humour et de férocité, de réalisme et de douceur —, constituent les traits saillants du second recueil de Philippe Steinmann, après Claviers, paru en 1991. L’art de la litote se double ici d’un sens du détail, de l’observation, enrobé parfois d’une fine mélancolie. Le poète, qui n’a rien perdu de son lyrisme mais a gagné en vigueur, mélange avec une grande sûreté d’écriture les formes classiques ou libres, la rime et son absence. Cependant, il est capable aussi de souples avancées dans le surréel. Entre chanson poétique et poème-poème, on peut noter de nombreuses trouvailles d’écriture, par exemple : « J’entends sa main ». Les yeux d’elle sont « Muses dans leurs amandes ». Il faut savoir regarder « la ferme des étoiles »...