Ingénieur, engagé par une compagnie. Renaud doit participer au tracé d’une route dans un pays qui évoque l’Extrême-Orient, où il a vécu ses années d’enfance. Dès son arrivée, il est repris par les images d’un passé « glorieux » de bonheur et d’illusions, le charme désuet du décor, la présence obsédante de la nature. Rien n’a changé en apparence, mais la réalité peu à peu se dégrade. C’est la saison des pluies, qui enferme les hommes dans l’inaction. Une sorte de prison moite, étouffante, où les passions s’exaspèrent, provoquent des drames, au milieu des intrigues d’une petite communauté d’Européens, qui perpétue les rites d’une époque révolue. En butte aux réactions hostiles de ses compagnons, Renaud se sent de plus en plus isolé dans ce climat de mystère et d’incompréhension. À travers les femmes qu’il rencontre – l’énigmatique Mme Apape ou l’épouse du consul – revivent les figures de celles qui ont entouré son enfance, et le souvenir de sa mère passionnément aimée. Un voyage sans retour au pays des Femmes de la pluie. Après La Terrasse des Bernardini et Miroirs d’Edmée, Suzanne Prou change de registre apparemment. Elle nous donne ici un roman de la mémoire, nostalgique et prenant, où la nature et l’imaginaire tiennent le rôle de véritables personnages,