Élu du peuple : ce livre est le récit d’un itinéraire politique, qui n’est peut-être pas dénué d’une certaine originalité. L’auteur, originaire du Bourbonnais, joue un rôle dans la Résistance, au sein d’un mouvement de jeunes. Après la Libération, il termine ses études à la Faculté de droit et à l’École des sciences politiques. Il refuse alors la carrière parisienne qu’il aurait pu mener comme beaucoup de ses amis, et choisit de retourner à la base. À Bransat, village de l’Allier, il reprend une petite entreprise familiale. Tout en menant sa vie professionnelle, il s’engage dans les institutions sociales, les comités d’expansion économique, les clubs. Il devient conseiller municipal, conseiller général, président de conseil général. Allant à contre-courant des modes et des idées reçues, mais fidèle à son idéal humaniste, il agit en équipe avec d’autres élus, dont il raconte, dans ce livre, les luttes, les échecs et les réussites. En 1971, son département l’envoie siéger au Parlement où il s’efforce, avec ses collègues, d’être à la fois l’interprète et le défenseur de la province. Pour lui, le destin des citoyens n’est pas lié à la seule bonne volonté des administrations ni du gouvernement. Il dépend, avant tout, des Français, que la démocratie fonctionne réellement mais si le pouvoir doit être rendu aux citoyens, encore faut-il qu’ils aient la volonté de le prendre. L’auteur fait cependant profession d’optimisme. Car la province bouge ; c’est un événement majeur de la fin du siècle. Il prend donc le pari des conséquences politiques de ce réveil. Ce livre, un récit ? Oui, mais aussi un appel aux jeunes pour qu’ils s’engagent dans la vie politique. Car l’idée du service public désintéressé, même si elle paraît aujourd’hui, à certains, bien naïve et démodée, reste plus que jamais nécessaire à la survie de la démocratie.