La libération de Marseille, les sept jours de combat qui ont chassé des troupes allemandes puissamment équipées, l’audace du général de Monsabert, l’ardeur de la 3e D.I.A., la part des F.F.I., ont été déjà évoquées avec bonheur. On a peut-être moins montré la préparation de la lutte, les incertitudes marseillaises au lendemain de la défaite, l’audace croissante des résistances diverses. On a encore moins rappelé que, dans l’immédiat, la Libération ne résolut pas tous les problèmes. Les lendemains restèrent difficiles. Certes, le port joua un rôle important dans le ravitaillement des armées alliées, le rapatriement des prisonniers de guerre, de plus la région marseillaise fut le théâtre de réquisitions qui constituèrent une expérience sans avenir mais non sans intérêt. Toutefois, l’atmosphère tendue qu’avait remarquée le général de Gaulle lors de son premier passage, en septembre 1944, ne se dissipa que lentement et la crise de l’automne 1947, sur laquelle se termine cet ouvrage, représenta un retour de fièvre, une rechute dans la convalescence.