Retracer un millénaire d’histoire économique peut sembler une gageure mais, par-delà les chiffres qui souvent font défaut et les mécanismes économiques beaucoup mieux connus, c’est à l’homme que cette histoire s’intéresse. Cet homme profondément troublé par la mutation du Bas-Empire, préoccupé de sa survie, tissant des liens de solidarité afin de mieux se protéger, prépare un équilibre original d’où jaillit, au milieu du douzième siècle, une nouvelle conception des rapports économiques et sociaux. Le temps du redressement annoncé par l’explosion démographique, l’ingéniosité technique, le goût de l’aventure, voire déjà le sens du profit calculé annonça la mise en place d’institutions correctrices qui, passé l’âge des cités, conduisirent à l’âge des États. Mais l’Europe, victime d’une croissance trop rapide et inégale, se trouva vite confrontée aux malheurs des guerres, aux dangers des pestes et aux convulsions sociales. Cette nouvelle crise, en provoquant un réel regain d’énergie, permit une adaptation des circuits économiques et une maturation des esprits, préface des Temps modernes.