L'histoire du monde paysan médiéval est, chaque année, mieux éclairée : on voit bien à présent son cadre de vie, les structures mentales, les outils, la famille. Une meilleure appréciation des rapports dominants-dominés au Moyen Âge permet d'éliminer aussi bien le terrorisme des seigneurs qu'un angélisme sans classes. Après tant d'autres, cet ouvrage voudrait insister sur ces points de vue nouveaux, d'où le refus d'un cadre géographique étroit, et le choix d'un plan par thèmes qui a conduit à opter pour une phase brève, quatre siècles centraux. Auparavant, le paysan était étroitement surveillé par un maître ou un chef de clan ; il n'avait ni logis fixe, ni outils sûrs ; ensuite, la construction féodale qui lui permit de les acquérir, fléchit. Dans cet intervalle se place une période de mutations fructueuses : le livre veut en éclairer plusieurs, sans prétendre refaire le livre de Georges Duby qui atteint à présent un quart de siècle.