Par des artifices variés, le travesti feint de rendre crédible la fiction qu'il élabore à partir d'une donnée rétive : son propre corps.Ce livre, qui maquille quelques récits empruntés aussi bien à la fable antique qu'à l'hagiographie chrétienne, pourrait être lu comme la métaphore de ces manœuvres nombreuses, qui doivent permettre le passage d'un corps à l'autre, d'un genre à l'autre. Un ironique journal intime qui, dans la seconde partie, commente la métamorphose, lui tient lieu de miroir. Au reste, nul fin mot qui en résulte, mais une fiction de plus : le travesti, en effet, ne veut pas tant tromper que séduire, en se trahissant par un bel excès de formes et de fards. La vérité est son prétexte.Tel est, en tout cas, le dieu ambigu que ce livre s'est donné et auquel il se recommande.