Submergé par on ne sait quelle maladie, les assauts de la mémoire et les fantasmes du présent, hanté par le cinéma (il doit être réalisateur ou producteur), un homme gît dans une chambre d'hôtel au fond de la province. L'assaillent les images violentes des films de son enfance, celles de son inconscient, ténébreuses et fulgurantes, qui se mêlent, se superposent dans la fièvre, le demi-sommeil, ce territoire où la réalité s'ouvre à la réalité des rêves, tandis que se perçoivent, étouffés, lointains, les échos d'une épidémie qui paraît ravager le pays, et des événements dont nous ne saurons pas grand chose si ce n'est qu'ils semblent dérègler l'ordre social. Récit d'images où l'écriture s'empare de la matière vivante projetée sur l'écran pour dégager ce qui, dans le cinéma, est création, ce livre est une descente aux enfers. Un livre terrifié, ébloui, submergé par ce qui, dans le cinéma, est magie.