Je vous écris. Je m'éloigne des mots. Je vais à la limite. L'écriture n'existe pas. Rien ne s'est passé. Et cela, somme toute, est vrai. Rien ne se passe. Ou si peu. Seuls des mots passent. Que se passe-t-il véritablement en eux ? J'oublie tout. S'il n'y avait pas l'écriture, nous pourrions écrire, je crois. S'il n'y avait rien, nous pourrions avoir quelque chose - quelque chose qui ne serait pas rien. Je vous écris dans la supposition de ce rien, et je laisse tout. Je laisse tout en l'état. Vous écrire, dit-il, ne sert à rien. C'est comme boire, passer des nuits dans les cafés, s'effacer par des gestes restreints, dans ces espaces sourds, où tous les mots, plus tard, seront emportés, seront noyés... Ce roman constitue le troisième et dernier ouvrage d'une trilogie qui comprend : La terreur, récit, (Flammarion, 1979) et La mort toute, récit, (Flammarion, 1982).