Gérard Gambier utilise des mètres éprouvés qu’il assouplit et façonne à l’usage de ses incantations. Agileté bien rare, douée d’humour et d’une sève paysanne. Il y a ici une sorte de rapport cosmique avec la Terre : les odeurs, les ardeurs des sillons inondent le poète. Il chante avec volupté les saisons apostrophées par le coq du village ! Ses thèmes sont variés, à la fois comme la vie et comme un rêve de paix, une fois pour toutes, qui passerait par l’âme. Sensualité mélancolique, gravité, et là-dessous une légère naïveté, comme le centre étincelant d’un cri qui serait, par pudeur, chloroformé.