Qualifiée, selon Jean Laurent, de « beau désordre », cette poésie véhicule un ton de liberté qui tout embrase, du mystère à l’évidence. Élisabeth Laurens-Huertas est, dans le verbal, comme dans son élément : amour fou des jeux de mots, force percutante de l’expression, rapidité explosive tous terrains. Et si ce poète a une prédilection pour la versification, la rime n’en est que mieux secouée, tambour battant. Un appétit charnel, la nécessité de participer, et d’inviter au festin de la vie, font déferler une verve colorée et un humour permanent. Il y a aussi la présence d’un certain baroque, pour aider à métamorphoser l’anecdote et jouer sur tout le clavier du vécu ou du culturel. Élisabeth Laurens-Huertas sait conjuguer force et gravité, faire se côtoyer l’éloge du rêve-énergie et l’amour des enfants avec un beau tempérament. Pour présenter ces poèmes créés sur une dizaine d’années, Pierre Emmanuel pouvait dire : « L’intensité de certains textes est poignante, leur relation à celle qui les écrit est essentielle, ce sont parfois les aveux d’une âme que la vie, sans doute, a contenue ». Avec lui nous saluerons aujourd’hui la naissance d’un « poète profond ».