L’ouvrage reconstruit d’abord la constitution lente mais essentielle de la phénoménologie du mouvement en 1907, au moment où Husserl élabore la méthode même de sa philosophie. Par la suite, à l’aune de ses manuscrits de recherche, la prise en compte de la mobilité charnelle par Husserl s’avérera anticiper non seulement plusieurs des développements ultérieurs de la phénoménologie (Levinas, Merleau-Ponty, Pato?ka, Henry, etc.), mais déploiera aussi des enjeux fondamentaux, et ce au travers de descriptions étonnantes (propriété, esclave, constitution normale des sens, etc.). Ultimement, dans une prise en compte de la relativité historique des gestes fondamentaux de l’homme (se tenir, se poser, indiquer, donner, etc.), l’ensemble de nos mouvements doit se laisser comprendre comme une structure commune à partir de laquelle le monde de la vie et celui de la science nous apparaissent.