Anise Koltz est née au Grand-Duché du Luxembourg en 1928. À part de très nombreux voyages en Asie, États-Unis, Afrique et Europe, elle a depuis sa naissance toujours vécu dans son pays d’origine auquel elle est très attachée. Du fait de l’occupation des Allemands pendant la dernière guerre, Anise Koltz sera obligée à s’orienter vers la culture allemande. Ses premiers livres seront donc édités à Luxembourg et en Allemagne. Mais dès les années quatre-vingts, elle n’écrira plus qu’en français, abandonnant complètement l'allemand, sa première langue littéraire. Son mari, le Dr René Koltz étant mort prématurément des suites des tortures que lui avaient infligées les nazis, elle se refuse depuis lors à user de la langue des bourreaux de son époux. De 1963 à 1974, Anise et René Koltz ont animé les "Biennales de Mondorf" qui se voulaient "un laboratoire, si modeste soit-il, de la construction d’une société multiculturelle". Avec cette anthologie publiée en Poésie/Gallimard, Anise Koltz explore et expose tous les thèmes d’une œuvre vouée à l’incertitude, à l’inquiétude de ne pas formuler l’essentiel, c’est-à-dire une réalité qui échappe sans cesse, qu’il s’agisse de sa part visible ou du côté caché des choses. Ne souligne-t-elle pas comme s’il s’agissait d’une évidence : "Autrefois, l’homme avait peur de l'avenir, aujourd’hui l’avenir a peur des hommes !"