Si ce recueil est composé de textes principalement publiés dans la presse (Vogue, Marie Claire, Arts…), entre 1935 et 1970, Louise de Vilmorin déploie toujours son art littéraire : ici elle tourne un poème, là offre un conte, ses souvenirs deviennent des nouvelles et ses fantaisies cachent des méditations. La Dame de Verrières saisit l’esprit du temps (la circulation à Paris), comme elle voyage dans le temps ("L’Aiglon vous reçoit à Schœnbrunn") ; elle réagit avec émotion à la disparition de Saint-Exupéry ou à l’insurrection de Budapest, comme elle évoque avec drôlerie un amiral japonais rencontré à l’âge de dix ans ou les hommes de style d’Édouard VII à Marlon Brando. Et qu’il s’agisse d’une simple noix qu’un jardinier transforme en moulin ("Objets-chimères"), des jeux de l’amour et ses hasards ("Le petit enchanteur") ou de l’élégance masculine, on retrouve à tout propos le charme, la sagesse et l’esprit de Louise de Vilmorin.