La peinture a très tôt retenu l’attention de Raymond Queneau, dès sa jeunesse où le dessin l’occupe. Avec le temps, l’auteur de Zazie dans le métro et des Exercices de style a pu tirer ses propres conclusions : "J’ai connu des peintres et des ventes publiques, des marchands de tableaux et des musées, des encadreurs, et je me suis fait ma petite opinion." À l’instar de ses propres dessins, Queneau témoigne d’un regard libre qui a su s’émanciper de la constellation surréaliste. Le poète élabore progressivement une théorie du signe et de l’écriture ainsi qu’une dialectique du regard chez les peintres. Mais il nous convie aussi à nous rendre dans les expositions, ces fêtes du voir, en toute simplicité : "Allez-y voir." À travers ces exercices d’admiration, on retrouve ainsi la personnalité et le style de Raymond Queneau, son acuité, son esprit anti-sérieux, parfois "pataphysique", et son goût pour le singulier. Cet ensemble inédit formant un véritable "musée Raymond Queneau" met à l’honneur Joan Miró et Jean Dubuffet mais aussi, entre autres, Mario Prassinos, Enrico Baj, Maurice Henry, Élie Lascaux, Jean Hélion ou encore Pablo Picasso.