Tout commence par une histoire de mots : sodomites, homosexuels, pervers, c’est toujours le même regard de haine ou de commisération qui se porte sur une minorité, jusqu’à lui faire porter le triangle rose dans les camps d’extermination nazis. Mais si la répression et l’oppression sont multiformes, voici que se faufilent, dans la trame du tissu social, une parole, un vécu qui cessent de se cacher. Un mouvement pluriel sera-t-il capable non seulement d’être le haut-parleur de cette émergence, mais surtout de porter l’interrogation jusque dans les replis de l’identité de chacun et chacune. Au fond, ce qu’on est encore obligé d’appeler l’homosexualité n’est qu’une composante de ce qui peut faire basculer notre fin de siècle en un début de nouveau millénaire.