"À peine prononce-t-on le mot de coquetterie qu'une idée de frivolité s'y attache ; et pourtant j'estime que la coquetterie, qu'elle soit d'ordre moral et liée à la conscience, ou que liée à la conscience de l'apparence elle soit l'expression du désir de charmer, n'en est pas moins toujours une forme de l'inquiétude... Et je ne connais rien de plus touchant que cette insatisfaction de soi-même, ce besoin de s'embellir, cet effort pour atteindre l'image qu'on veut donner de soi et cette persistance à se composer de telle sorte qu'on se sente plus tranquille. Les femmes qui se trouvent bien telles qu'elles sont et prétendent plaire sans user du moindre artifice, celles qui affichent le dédain de la parure affichent en même temps une prétention plus inquiétante que l'excès de coquetterie. Quant à celles qui ne veulent pas plaire ou ne craignent pas de déplaire, elles me font peur, leur compagnie m'est dangereuse et je prends soin de les éviter." Louise de Vilmorin.