Peu de souverains connurent à l'égal d'Hhenri III l'amour passionné et la haine aveugle de la foule. Adoré avant son avènement comme un demi-dieu, il devint, sitôt qu'il règna, l'objet d'une exécration et d'un mépris qui devaient le faire tomber sous le poignard d'un assassin. Et pourtant ce monarque tant vilipendé fut un souverain brave, séduisant, généreux, libéral, doué de tous les dons de l'esprit, grand orateur, soldat valeureux, diplomate incomparable, profondément attaché à sa patrie. Son impopularité, il ne la dut réellement ni à la bizarrerie de ses mœurs, ni aux étrangetés de son caractère. Le grief profond des hommes qui, de son temps, se disputaient la France vint de ce que, méprisant toutes les factions, il défendit inlassablement contre elles la cause du pays. Philippe Erlanger s'est efforcé de tracer une peinture fidèle d'un roi mal connu et, pour ce faire, il a cru ne devoir dissimuler ni ses singularités, ni ses faiblesses. Dans une évocation pleine de vie et de couleur, il montre cet homme extraordinaire en lutte contre la révolution du XVIe siècle et ressuscite autour de lui les personnages fastueux, pittoresques, corrompus qui menaient leurs intrigues à la Cour licencieuse des derniers Valois.