Tout au long de sa vie, Horace W. Frink fut un Américain intranquille. Enfant abandonné, étudiant tourmenté, il se fait psychanalyste, à New York, et pionnier de cette troublante méthode, au moment du voyage de Sigmund Freud dans le Nouveau Monde, en 1909, en compagnie de Jung et Ferenczi. Thérapeute perplexe, mari et père immature, Frink devient bientôt l’amant d’une de ses patientes, la milliardaire et fantasque Angelica Bijur, qui lui fait découvrir la vie des "heureux du monde", au début des années folles. S’ensuivent tourments, déchirures et voyages à travers l’Amérique et l’Europe. Frink traversera deux fois l’Atlantique pour aller à Vienne, s’allonger sur le divan de Freud. De drames amoureux en aventures intellectuelles, "incapable de fermer l’œil de la nuit", il ne trouvera jamais la clef de l’énigme qu’il est pour lui-même. Car l’œil de la nuit n’est pas l’inconscient mais la vision nocturne, l’effroyable lucidité des insomniaques, la conscience des fêlures. Ce roman est très librement inspiré de ce qu’on peut aujourd'hui savoir de Horace Frink, né en 1883 et mort en 1936 dans un oubli complet.