À un moment bien précis de son élaboration, l’œuvre d’art n’est plus dirigée par l’artiste lui-même mais par une entité autre, que Murielle Gagnebin dénomme Ego alter. L’auteur en traque le dévoilement qu’elle aborde par la notion psychanalytique de projection avec son cortège de régressions et de dépersonnalisations. Ceci, à travers des œuvres littéraires (Rousseau, Artaud, Walser, des Forêts, Bonnefoy, Barthes), des œuvres plastiques (Van Gogh, le surréalisme, les frères Van Velde, et des peintres contemporains) et des cinéastes, tels Eustache, Sokurov, Van der Keuken. Ces terres insolites ne sauraient être confondues avec le domaine du rêve, dont M. Gagnebin analyse les multiples fonctions, à même des films. L’auteur s’interroge sur les éclipses de cet Ego alter avec Beckett, Amiel, et Angelopoulos. Centrée sur certaines « peintures noires » emblématiques, la fin du livre permet à M. Gagnebin d’étudier les « interdits » adressés à cet Ego alter.