Selon le poète chilien Raúl Zurita, la poésie de María Elena Blanco « se situe bien au-dessus de la pluralité des tendances qui, du baroque de Lezama à l’anti-poésie de Nicanor Parra, ont prédominé dans la poésie en espagnol au cours des dernières décennies […], tout en les réinventant dans un agencement textuel où les échos, les résonances internes, les contrepoints atteignent une virtuosité qui touche à la maîtrise, sans jamais tomber dans le vice de l’abstraction ».
Pour sa part, Manuel Vázquez Portal, poète et critique cubain, met en relief son « évocation d’une Ithaque où elle n’a ni attendu ni tissé, mais dont elle s’est échappée pour inventer sa propre odyssée ». Mabel Cuesta, poète et professeure cubaine, souligne aussi cette vocation du voyage qui, « en même temps qu’elle se rattache à la tradition littéraire la plus ancienne, elle se prête ici à la tentative ontologique de reconstruire l’être dispersé et toujours nostalgique de l’Eden perdu », une démarche que la critique et professeure cubaine Ana María Hernández qualifie de « voyage initiatique ».
Et William Navarrete, poète et romancier cubain résidant à Paris, conclut que « de tout ce cosmopolitisme, qui a été aussi sa propre vie et sa richesse, Blanco sort renforcée. Son vers devient une symphonie multiple et sa voix résonne dans nos propres souvenirs et lectures. La lire, c’est découvrir derrière chaque strophe une histoire savante, un voyage incessant entre le passé et le présent, un geste de modestie et, surtout, d’une très sobre élégance ».