Qui veut engager une recherche en éducation se trouve souvent enjoint de se conformer à des canons académiques qui peuvent apparaître très formels : définir une problématique, formuler des hypothèses, valider des résultats, etc. Ces éléments sont essentiels, mais il faut en comprendre le sens et les enjeux. Or c’est là le premier mérite de l’ouvrage de Guy Berger et Augustin Mutuale : il éclaire les différents moments de toute trajectoire de recherche en explicitant les exigences qui les sous-tendent et permettent de s’inscrire dans un collectif qui donnera sa légitimité au travail réalisé.Mais ce livre renvoie aussi, au fur et à mesure de l’exposé des différents « chantiers » qui structurent le travail de recherche, à des questions fondamentales qui permettent au lecteur de clarifier sa posture et mener à bien son projet : qu’est-ce qui différencie une recherche sur l’éducation d’une recherche en éducation ? Suffit-il d’expliquer pour comprendre ? Comment trouver la bonne distance entre une extériorité indifférente et une implication aveuglante ? Qu’est-ce que produire des connaissances nouvelles ? Et à quelles conditions la pratique de la recherche peut-elle être un authentique processus d’émancipation ? Tous ceux et toutes celles qui s’engagent dans un travail de recherche en éducation, à l’occasion de la rédaction d’un article, d’un mémoire professionnel, d’un master ou d’une thèse, trouveront ici, bien mieux qu’un « manuel », bien plus qu’un ensemble de précieux conseils, un véritable accompagnement intellectuel de leur démarche. Guy Berger et Augustin Mutuale font ainsi remarquablement œuvre de « pédagogues », au sens originel du mot : leur ouvrage ouvre le chemin de la recherche tout en laissant le lecteur achever le parcours.