Denise s’est entichée de Paul, le narrateur. C’en était gênant au début. Alors, malgré ses habitudes volontiers casanières, il n’a pas refusé. Ensemble, ils ont passé un an dans son appartement parisien, une année de routine sans tellement se divertir. Lui, le matin, se rend à son bureau quand elle ne sort pas, car Denise est un chien, de bonne taille, un bouvier bernois, une femelle, ancienne élève de l’école des chiens d’aveugle, un cancre recalé pour sa couardise urbaine. Jeune de quatre ans, elle avait de faux airs de Bakounine.Entre eux, l’ordinaire des sempiternelles vadrouilles urbaines se limite à trois sorties quotidiennes dans une géographie relevant plus du pâté que du quartier, un pâté autour duquel ils tournent ensemble, sans varier, des flâneries au carré. Elle s’en contente, en bête, la langue souriante, le croupion au roulis, ses cuissots qui ressemblent tellement aux contours de l’Afrique. Un an de la sorte, Paul s’en fait une peine, tellement que, pour quatre jours, lui et la chienne s’offrent une escapade. Denise au Ventoux.Mais que s’est-il passé à la descente entre Denise et son maître sur les gradins du grand Ventoux?? Subitement les voici face à face, comme jamais, rassemblés dans une calme éternité.