Il s’agit moins de nouvelles ici, que de fausses nouvelles. Autrement ce serait trop beau ! Chacune, en effet, peut bien essayer de conter une histoire, avec un commencement, une progression et une fin, commencement et fin, d’apparente ou inavouée façon, ne font jamais qu’ouvrir et suspendre une unique interrogation. Qui est de questionner si oui ou non il a valu cette peine de vivre les trente ans dont ces textes sont le reflet. Un philosophe a dit fort justement des premières de ces pages, qu’on y découvrait : « la critique du merveilleux dans la bouche de l’émerveillé ». Au vrai, comme dans toute l’œuvre de Jean Marcenac se combattent ici les charmes atroces du présent et les pouvoirs obscurs de l’avenir : l’impitoyable constat, l’invincible espérance. Car l’homme a pris la parole non pour affirmer dérisoirement qu’il est, mais pour faire signe qu’il peut être. En un mot : pour en appeler.