Un jour de 1956, Jean-Paul Clébert quitte Paris pour vivre à demeure en Haute-Provence, au cœur du Luberon et de la vallée d’Apt. L’un des premiers, il livre les secrets de ce pays sauvage et imprévu. Depuis, d’autres sont venus, des artistes, des artisans, des résidents secondaires. Les villages abandonnés se sont repeuplés, la vallée n’est plus ce qu’elle était il y a seulement vingt ans, le Luberon est devenu un lieu de prédilection pour l’intelligentsia parisienne, les journaux de mode et les férus d’écologie. Les piscines ont poussé comme des champignons sous l’œil des paysans. Le Luberon s’est réveillé. Mais l’heure du pastis est si douce... Jean-Paul Clébert, à travers le récit de sa vie, nous livre la chronique douce-amère d’une région qui, le temps d’une génération, a su se transfigurer sans se renier. Vivre en Provence, c’est d’abord découvrir, explorer et rêver, c’est dénicher une maison, la retaper, et un jour allumer son premier feu de bois. C’est aussi résider toute l’année en supportant les solitudes de l’hiver. C’est avoir des enfants nés dans le pays, converser avec les autochtones, participer à la vie du village et s’y faire adopter. C’est revenir à une vie frugale, une économie domestique, une cuisine fidèle aux saisons. C’est faire pousser ses propres légumes, jouer aux boules, guetter le mistral et faire la sieste, c’est enfin travailler, peindre ou écrire, fabriquer, réparer des objets ou regarder le soleil se coucher. Vivre dans le Luberon, c’est peut-être se retirer ou se replier hors du monde, mais c’est aussi apprendre à mieux appréhender, à aimer cette terre millénaire pour mieux la transformer.