Vis-à-vis du Krach d’octobre 1987, la théorie économique a-t-elle doublement failli ? On lui reproche de n’avoir pas vu venir l’effondrement des cours boursiers et d’en exagérer ensuite les effets négatifs en annonçant une récession. Cet ouvrage propose un diagnostic beaucoup plus équilibré. Si l’on se réfère aux développements les plus récents de la théorie économique, il apparaît qu’entre hommes de marché et théoriciens de la finance, les responsabilités sont pour le moins partagées. Alors que les premiers continuaient, pendant les mois précédant le Krach, à jouer à la hausse sur la base de comportements purement mimétiques, les seconds surent mettre en avant un corps théorique permettant de prévoir que les cours boursiers ne pouvaient s’éloigner durablement des valeurs fondamentales. Pour ce faire, ils ont, en particulier, fait progresser l’analyse des anticipations autoréalisatrices et des bulles spéculatives. Dans le monde fondamentalement renouvelé de la finance globalisée, ils sont parvenus à prendre en compte l’analyse de la transmission internationale des chocs et à montrer que des structures parfois dissipatives de la finance peuvent être susceptibles, sous certaines conditions, de conduire à des pertes de contrôle provisoires.