« Dehors, cette blancheur pleine. La lune. Le ciel l’habille toujours en veuve. Il arrive que les étoiles ruissellent et que je sente leur lumière jusque sous mes ongles. François me dit encore les mots. — Un soir, nous irons au casino. J’ai entendu les mots, sans musique. Je marche près de lui. François. Les mots ont été dits sur l’air de : nous trouverons de la lessive qui lave plus blanc. J’ai peur des mots nus, sans rythme, ni musique. Je ne pleure pas. J’ai trouvé le moyen efficace d’appuyer sur mes tempes en marchant. L’index et le majeur, enfoncés bien au creux, écrasant la veine et le cœur battant dans la veine, je me compresse et j’entends le bruit du gravier sous mes pas. J’ai froid. Je n’ose demander à François de me serrer contre lui. Je ne le connais que depuis huit ans. Mais la nuit me serre. Je connais la nuit. Depuis toujours. Cette chance. Celle que j’ai d’être là. Au Club Méditerranée de Vittel. Le restaurant du grand hôtel est fermé. Il ressemble à une décalcomanie de mes rêves. »