Ces neuf nouvelles de Georges Kolebka pourraient passer pour un petit guide de nos mélancolies hexagonales. C’est un voyage indiscret dans les pensées les plus intimes de toute une galerie de personnages apparemment « normaux », tels qu’on en rencontre tous les jours dans notre aimable civilisation urbaine : un médecin dépressif que dépriment les dépressions de ses patients, un industriel sadique et des cadres frustrés, un maniaque de la propreté dont la femme brouette des monceaux de détritus, un peintre atrabilaire, un amateur d’art ulcéreux, des dames flatulentes, des messieurs impuissants, un chercheur monomane, un couple obsédé par la charité, des amants programmés… Ce petit florilège des maux de notre temps, loin d’être déprimant, se révèle tonique, puisque l’humour, on le sait, même le plus grinçant, est le meilleur remède à la neurasthénie.