Gabriel Cousin traite le thème de l’amour avec une simplicité grave, une émouvante humanité, un accent fervent et généreux. Cette poésie directe, ouverte à tous, nullement hermétique (ce qui n’exclut pas les plus subtiles recherches) captivera plus d’un amoureux : il y entendra la musique de son cœur. La réédition, aujourd’hui, de L’Ordinaire Amour version 1958, augmentée du double de textes : L’Ordinaire Amour, version 1981, poursuit le chant de ce que Gabriel Cousin nomme « la région connue mais inexplorée du couple ». « Il s’agit vraiment d’un tout, comme l’avoue d’ailleurs le titre : la rencontre, la naissance du désir, l’amour du couple, les grossesses, le travail et les fatigues dans le rapport au couple, les maladies, la mort, les enfants qui grandissent, la puberté, la fuite des enfants du foyer. Puis les parents vieillissant. Un face-à-face émouvant, vrai, avec les coups de pioche du temps, de rares brouilles, un autre désir pernicieux parfois, aussi. Mais il faut voir la discipline imposée, la puissance de la bonté, l’imaginaire si bien partagé à deux, fait rarissime. Cousin est l’interprète du couple dans sa vérité. La préface précise de Georges Mounin dit bien ce qu’il apporte à la poésie contemporaine. On n’a jamais parlé du désir respectueux, voire violent, entre époux ainsi, ni vu les enfants ainsi racontés par le père. Un beau livre, d’une rare unité. » Jean Breton.