De la manière lapidaire qu’il affectionne, plus sûr moyen, selon lui, de tourner le dos au bavardage, fut-il poétique, Orizet nous livre ici sa vision d’une planète Terre en proie à tous les soubresauts, vision qu’il exprime sous forme de résumés, à l’échelle cosmique, des archives du monde. Et c’est pourtant la simplicité qui s’impose dans ces pages ; la volonté de lumineuse sagesse, afin de dominer la mort, un des principaux thèmes du livre. Orizet se défie des images comme de la maxime pour la maxime, mais se laisse aller à l’humour, réaction salutaire pour affronter le tragique quotidien. Dans « Demain presque », seconde partie du recueil, la vie réelle est traitée soit à l’immédiat soit au futur, en une succession de regards brefs et cruels, souvent, sur l’évènement, l’actualité ou même la politique. Dans un style toujours élégant, très enlevé, souvent profond, voici, après « En soi le chaos », « Niveaux de survie » et « Le Voyageur absent », un Orizet nouvelle manière qui a décidé, plus que jamais, de s’empoigner avec son siècle.