Jacques Lacan appartient à cette génération de psychanalystes qui, après Freud, n’ont cessé d’approfondir ses théories comme le firent Jones, Abraham, ou Mélanie Klein. Nul plus que lui n’a tenu à redéfinir l’essence de la psychanalyse contre toutes les falsifications dont elle a été l’objet, et à en défendre la vérité. La difficulté extrême de ses « Écrits », l’audience surprenante qu’a rencontrée son œuvre auprès d’un public toujours plus vaste ont donné naissance à de nombreux contresens et polémiques, qui, loin d’éclairer la profondeur de son apport l’ont souvent défiguré. Le présent essai est la première tentative de préciser l’apport de Lacan à la théorie analytique. Il l’articule autour de cette coupure essentielle du Symbolique et de l’Imaginaire dont l’analyse de Freud « L’homme aux loups » fut sans doute la reconnaissance décisive et l’acte de fondation. L’œuvre de Lacan s’inscrit aussi comme l’une des plus originales parmi les recherches contemporaines sur le langage par la dimension essentielle qu’elle donne à la parole comme lieu de la vérité analytique.