René Hebert aurait pu raconter ses souvenirs dans un style folklorique, en tirant des conclusions et des enseignements. C’eût été un roman passionnant. Il eût pu, plus facilement encore, disserter comme certains, dans un langage ésotérique et abscons sur des connaissances hâtivement et superficiellement acquises, fort mal digérées... Il a préféré rester clair, précis, profond, dans un style dépouillé qui n’exclut pas les phrases incisives, voire acides. Avec lucidité, il analyse des « expériences », la sienne, celle de nombreux amis techniciens, sans jamais consentir à se raconter ni à se juger, ni à juger les autres. La profession sera fière de ce livre, qui vient à son heure, quand les pouvoirs publics, l’opinion publique, les spécialistes prennent conscience qu’il est urgent de repenser concrètement, pour la nouvelle génération, la sélection, la formation, l’action, la réflexion des futurs travailleurs sociaux.