La chute brutale des prix des produits primaires intervenue au début des années quatre-vingt, après une décennie de tendance à la hausse, pose à nouveau la question des termes de l’échange entre les pays exportateurs de produits primaires et les pays industrialisés. Néanmoins, le contexte international a changé depuis l’étude de Prebisch et Singer consacrée à ce sujet. Un nombre croissant de pays du tiers monde ont adopté des stratégies d’industrialisation largement tournées vers l’exportation. Les autres, sans nécessairement suivre exactement le même modèle, cherchent à s’industrialiser sans rompre avec les marchés internationaux. Parmi les pays industrialisés, les spécialisations ont été bouleversées. Le Japon, pratiquement inexistant il y a trente ans dans le commerce international, y joue aujourd’hui un rôle décisif. Dans ces conditions, les variations des termes de l’échange, souvent rapides, concernent tous les pays et l’on doit se demander si la politique traditionnelle visant à influencer les termes de l’échange par des variations des taux de change – sans parler de l’action directe sur les prix lorsqu’il s’agit des produits de base (cartellisation) – conserve son efficacité lorsque la complémentarité entre les économies fait place à la concurrence généralisée.