1793 : la Terreur s'installe en France, féroce, implacable, avec la loi des suspects du 17 septembre. Pendant plusieurs mois, Paris va vivre au rythme sinistre des charrettes, qui se succèdent place de la Révolution, ou place du Trône Renversé. Ceux qui sont ainsi conduits à l'échafaud n'ont, souvent, été jugés que quelques heures plus tôt, par le Tribunal révolutionnaire.La dernière lettre est celle qu'ils trouvaient la force d'écrire à leurs proches dans ces derniers instants, mais qui était automatiquement interceptée par la bureaucratie révolutionnaire, et n'atteignait jamais son destinataire. Éparpillées dans diverses séries des Archives nationales, ces lettres n'avaient encore jamais été utilisées, et demeuraient inédites. Elles constituent un document exceptionnel, aussi bien sur la vie quotidienne dans les prisons de la Terreur, que sur la sensibilité collective de tous ces hommes et de toutes ces femmes face à la mort. À travers leurs lignes, percent tour à tour résignation, courage, rancœur, désespoir, peur : nous avons là une véritable palette des sentiments. L'émotion est derrière chaque phrase, chaque mot. Voilà un document qui marquera l'histoire de la Révolution, et un témoignage auquel il sera difficile de rester insensible.Préface de Michel Vovelle