Aristocrate, dame du monde et courtisane, belle, arriviste, intelligente et sensuelle, Mme de Bonneuil se jette dans le Renseignement, au service des Bourbons, lorsqu'elle sort des prisons de la Terreur. Elle sert, tour à tour, l'Angleterre contre le Directoire, le Consulat contre l'Angleterre, l'Empire. On la rencontre à Madrid, à Hambourg, à Londres, à Saint-Pétersbourg (elle est la maîtresse du comte Rostopchine, premier personnage de l'État), à Berlin, Lisbonne, Amsterdam… Agent de Talleyrand ou free-lance, elle vend ses renseignements au plus offrant. Traquée par la police de Bonaparte, elle est contrainte de servir l'Empereur. Jusqu'en 1810, où elle s'assagit enfin (elle a soixante ans, en paraît quarante), pour se consacrer à sa très nombreuse progéniture, légitime ou naturelle.Il a fallu à Olivier Blanc une très longue enquête pour suivre Mme de Bonneuil dans ses intrigues, ses voyages et ses amours, sous les multiples masques qu'elle a empruntés. Se dévoile ici tout un pan de la politique internationale de l'époque, vue sous l'angle du Renseignement, avec des vues surprenantes sur la société française de la Révolution et sur l'émigration.