La feuille de rose est à usages multiples, depuis l’industrie du parfum, qu’elle alimente, jusqu’à la confection d’une variété de ratafia particulièrement savoureuse. Mais, en fait de boisson alcoolisée, c’est dans un singulier pastis que se trouve cet horticulteur des Alpes-Maritimes lorsqu’il découvre, une nuit, dans une de ses serres, où il lui avait précisément donné rendez-vous une jeune, séduisante, et peu farouche, cueilleuse de fleurs, torturée, mutilée et assassinée à coups de sécateur. Qu’autour de lui s’agitent, dans les jours suivants, un père prodigue littéralement tombé du ciel, une demi-sœur aussi ravissante qu’aguicheuse, sa propre épouse à la cuisse plus que légère, un promoteur immobilier dépourvu de scrupules — tant pis pour le pléonasme —, une huile du « mitan » niçois, et quelques barbillons de seconde zone, n’est certes pas fait pour arranger les choses. Il n’en faut pas davantage pour que se défasse une réputation de parfait honnête homme... qui n’était d’ailleurs pas tout à fait méritée. Et, détail curieux, dans ces champs de rosiers, dont le grand soleil exalte couleurs et senteurs, personne ne semble pourtant au parfum.