Le pacte atlantique a dix ans. Conçu aux pires moments de la guerre froide pour protéger l’Europe occidentale contre la menace d’une agression soviétique, a-t-il encore un sens aujourd’hui, alors que l’on parle un peu partout de « détente » ? Plus personne, de toute façon, ne croit que notre continent constitue l’objet essentiel de la pression soviétique, ni que la guerre soit la carte essentielle sur laquelle le Kremlin compte pour faire avancer ses pions. Cette double constatation a été faite depuis un certain temps déjà, et par les voix les plus autorisées. Il a fallu cependant l’avènement de la Ve République pour que l’un des pays membres de l’O.T.A.N. pose ouvertement, et l’on peut dire brutalement, la question de l’adaptation du système défensif occidental aux nécessités nouvelles. Que vaut aujourd’hui, sur le plan militaire, politique, économique, l’alliance atlantique ? Quelles sont ses perspectives d’avenir ? Quelles sont les solutions préconisées par le général de Gaulle et leurs chances d’être prises en considération ? Telles sont les principales questions auxquelles s’efforce de répondre l’étude d’André Fontaine. Jusqu’à présent, l’O.T.A.N. a répondu aux buts essentiels qui lui avaient été assignés ; elle a su préserver l’intégrité territoriale et les libertés politiques de ses membres. Mais elle ne saurait se contenter de cette tâche de simple conservation. Il lui faut ressaisir l’initiative. Il lui faut imaginer les solutions constructives qui lui vaudront seules l’appui de l’opinion mondiale. C’est ainsi seulement, qu’elle a une chance de réussir assez pour devenir tout à fait inutile.