Traditionnellement Plan et Marché appartiennent à deux logiques que tout semble séparer.La réalité est moins docile. Quel que soit le degré de planification, il subsiste toujours au niveau des biens de consommation certains phénomènes de marché ; quant aux unités de production, elles utilisent leur autonomie relative pour mener, au moins partiellement, leur propre stratégie. Il s'agit donc d'abord de recenser l'ensemble des rapports marchands dans un univers planifié.A la confrontation du Plan aux phénomènes marchands existants ou potentiels, doit alors correspondre un système d'information particulièrement pertinent puisque lui seul permet sa mise en œuvre effective. A défaut réapparaissent, sous des formes spécifiques, et le chômage et l'inflation, camouflés ou réels.Mais cette préoccupation du planificateur ne doit pas être la seule. De période en période, la demande ne peut correspondre toujours aux prévisions. Aucun plan n'est un régulateur automatique du marché. Une procédure de révision périodique s'impose, tenant compte des résultats obtenus antérieurement sur le marché et particulièrement des désajustements qui s'y sont manifestés. Pourtant il faut fixer le montant maximal d'informations que le processus de planification peut accueillir sans que soit remis en cause le plan lui-même. C'est à l'intérieur de cette limite que le marché peut et doit jouer lui aussi le rôle d'un régulateur permettant aux besoins d'être réellement traduits en décisions de production.A la lumière des expériences de planification les plus récentes comme les plus anciennes, cet ouvrage propose un modèle où le marché, précisé et limité, n'est plus un cheval de Troie glissé dans l'enceinte planifiée.