À l’heure où un jeune français sur trois poursuit des études après le bac, faut-il suivre certaines voix alarmistes et parler avec elles d’une crise de la lecture qui toucherait désormais les étudiants ? Rien dans les faits n’autorise à conclure à la mort du livre, à la fin de la culture de l’écrit ou à l’échec de l’université. Mais, dans une France qui compte plus d’étudiants que de paysans, où les pratiques culturelles se sont transformées au cours des trente dernières années, de nombreux signes invitent à étudier de plus près quels sont les rapports des étudiants au monde de l’écrit. Reflet et prolongement d’un questionnement collectif engagé lors des journées nationales de la lecture étudiante (Royaumont, juillet 1992) organisées par le ministère de l’Éducation nationale, ce livre a pour ambition de proposer des voies d’exploration et des bases de discussion. Sociologues, enseignants, bibliothécaires, spécialistes de la lecture se rencontrent dans cet ouvrage pour proposer un tableau en mouvement qui rassemble des analyses, des travaux récents, des perspectives d’expérimentations et d’actions en faveur de la lecture étudiante. Ils soumettent ainsi à la communauté universitaire et à l’ensemble des acteurs du livre et de la lecture des points de repères et des éléments de débat.