Partout dans le monde, les organisations patronales se sont réformées ou sont engagées dans des réformes. Cela montre qu’une époque est révolue. L’époque où des institutions, trouvant souvent leurs racines au XIXe siècle, représentaient la communauté des affaires dans des relations parfois incestueuses, souvent complices, toujours complexes, avec la puissance publique et les syndicats de salariés. Mondialisation, libéralisation, déréglementation, démocratisation viennent partout chahuter, bousculer les vieilles structures patronales. Nouvelles attentes, nouvelles géographies, nouvelles entreprises appellent nécessairement un renouveau. Le monde change et avec lui les patronats bougent. Ils se transforment dans les pays développés, ils émergent dans les pays en transition, ils s’organisent sur le plan international. La mutation du « Patronat français » (CNPF), en « Mouvement des entreprises de France » (MEDEF) est symbolique de cet aggiornamento. Les « patronats » disparaissent mais les associations d’entrepreneurs demeurent, sous d’autres vocables, plus modernes. Elles sont d’autant plus légitimes à faire vivre la démocratie sociale et à promouvoir l’esprit d’entreprise que le marché impose aujourd’hui à toutes les entreprises du monde et à leurs représentants, les mêmes exigences.