La vie – comme la ville – se dérobe parfois sous nos pas. Entre nos mains surgit l’horreur d’un autre monde, grouillant de rats, éclatant de solitude, brûlant des ratages inavoués de nos amours. Cette fille provocante, cette danseuse nue, cette lanceuse de couteaux qu’évoque Gérard Bonal dans ce premier livre, elle est bien la source de nos blessures. Il faudra qu’à son tour, au terme d’une nuit dont la folie est comme inspirée, elle laisse percer tous ses secrets, la matière même de notre désir, de notre quête de bonheur. Gérard Bonal se montre ici, d’emblée, un écrivain rare, étonnamment maître de son écriture, dont le lyrisme glacé plonge dans nos ténèbres des racines avides d’essentiel.