L’histoire est riche de ces personnages sans scrupule, avides de richesses et prêts à tout pour conquérir ou conserver le pouvoir. Mais, dans l’ordre de l’opiniâtreté, de la convoitise et de la cruauté, la palme revient sans conteste à Olympias, mère d’Alexandre le Grand, que l’historiographie a négligée, mais dont le palmarès a de quoi faire frémir... C’est à dix-neuf ans que, délaissée par son mari le roi Philippe, elle donne naissance à Alexandre. Belle, ombrageuse, pleine d’ardeurs contenues, elle se tourne alors vers le culte d’Orphée et sacrifie au “délire sacré” des orgies nocturnes. Après l’assassinat de Philippe, elle fait mettre à mort sa deuxième femme et la fille de celle-ci. Enfin, après la mort prématurée d’Alexandre (dans des circonstances mystérieuses), elle reprendra le pouvoir en Macédoine, exterminant le demi-frère d’Alexandre, sa femme, leurs fidèles... Après tant de crimes, Olympias ne pouvait qu’être vouée à une mort horrible. L’Histoire a retenu l’image d’un jeune roi auréolé de gloire, elle a oublié que l’esprit de conquête du fils s’alimentait à une source : une mère assoiffée de pouvoir et animée de terribles desseins.